Elizabeth Bourne a décidé. Le Premier ministre a choisi de ne pas solliciter la confiance des députés après le discours de politique générale qui sera prononcé mercredi, a annoncé le nouveau porte-parole du gouvernement, Olivier Vérand, lundi 4 juillet à l’issue du conseil des ministres.
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“La confiance ne se définit pas a priori, elle se construit patiemment texte par texte”, a-t-il expliqué. Nous sommes le seul parti qui peut avoir la majorité à l’Assemblée nationale. Aucune opposition ne peut, même alliée à une autre opposition, être majoritaire. “Pour M. Véran, “les Français ont parlé [quatre fois] et ils ont fait confiance au projet présenté par le président de la République et la majorité présidentielle, donc nous voulons mettre en œuvre ce projet. »
“Nous avons fait un décompte préliminaire du nombre de voix qu’Elisabeth Borne aurait été certaine de recueillir en cas de vote de confiance, nous ne sommes pas sûrs que les conditions de ce vote de confiance auraient été réunies”, a déclaré le porte-parole du gouvernement. également justifiée.
Demander aux députés un vote de confiance après une déclaration de politique générale, conformément à l’article 49.1 de la Constitution, n’est pas une obligation. A droite, Maurice Couve de Murville (1968) et, à gauche, Michel Rocard (1988), Edith Cresson (1991) et Pierre Bérégovoy (1992) avaient par exemple choisi de ne pas prendre la responsabilité du gouvernement.
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Face à une Assemblée dans laquelle elle ne dispose pas de la majorité absolue, Mme Bourne a dit qu’elle « réfléchissait » depuis plusieurs jours et avait annoncé qu’elle prendrait sa « décision après concertation » avec l’opposition. La balance aura finalement penché en faveur de la limitation du risque de voir sa légitimité ternie par un vote trop étriqué voire défavorable.
Motion de censure
La France insoumise (LFI) avait réagi quelques heures plus tôt lorsque BFM-TV avait annoncé la nouvelle, accusant le Premier ministre d’”abuser de la démocratie”. “Eh bien, nous allons vous amener au Parlement par la force. Dès ce mercredi nous déposerons une motion de censure contre le gouvernement “pour provoquer un vote”, a annoncé la présidente du groupe LFI au Parlement, Mathildi Panos. “Je ne suis pas surpris”, a réagi M. Veran à l’issue du conseil des ministres, y voyant “une drôle de méthode”. “Ce n’est pas ma compréhension des choses de vouloir censurer quelqu’un qui n’a pas encore parlé”, a-t-il poursuivi. Avant même que le premier ministre ne s’adresse à la Chambre, vous avez une partie de cette Chambre qui estime qu’il faut l’empêcher d’aller de l’avant. Alors que, selon lui, “personne n’a intérêt à bloquer”, dans une Assemblée nationale où la coalition présidentielle a perdu sa majorité absolue, le nouveau porte-parole du gouvernement s’est aussi dit “convaincu qu’il n’y aura pas[it] pas de majorité sur cette motion de censure.” La signature de cinquante-huit députés est requise pour déposer une motion de censure. Le groupe LFI, qui compte soixante-quinze élus, est donc en mesure d’aligner l’un des siens. Pour réussir, il doit cependant être approuvé à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale. Si tel était le cas, le Premier ministre serait contraint de démissionner. Selon les informations du Monde, certains, parmi la majorité présidentielle, ont jugé moins risqué de déposer des motions de censure de l’opposition que le vote de confiance. Leur espoir est d’échouer et d’exposer les divisions entre les groupes d’opposition. Le monde