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Dix-sept ans après son introduction en bourse et son introduction en bourse fin 2005, l’électricien reste largement public, détenu par l’État pour près de 84 %, les salariés, qui en détiennent 1 %, et les institutionnels et particuliers actionnaires pour les 15 % restants. Le groupe est surendetté et fait face à de lourdes charges financières, présentes et futures. L’énergéticien français a essuyé des revers, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l’EPR, dont l’installation à Flamanville (Manche) a été retardée de plus de dix ans et dont les coûts ont quasiment quadruplé. Un problème de corrosion touche également une partie de son parc (douze réacteurs sur cinquante-six), ce qui l’a contraint à abaisser plusieurs fois son objectif de production cette année. Lire aussi : Discours de politique générale d’Elisabeth Borne : l’appel aux compromis échoue à convaincre l’opposition

“Des défis colossaux”

En mai, EDF, dont le programme de maintenance a également été reporté en raison de la crise sanitaire, estimait que sa baisse de production nucléaire prévue en 2022 lui coûterait 18,5 milliards d’euros d’excédent brut d’exploitation. Sa situation financière s’est aussi détériorée avec le “bouclier tarifaire”, la décision du gouvernement de l’obliger à vendre de l’électricité moins chère à ses concurrents, pour contenir la facture d’électricité des ménages et des petites entreprises. Lire aussi : La Nupes fustige l’appel à la sobriété énergétique des patrons de TotalEnergies, EDF et Engie : ‘C’est gonflé’
Dans ce contexte, l’équipe entend démarrer un programme de nouveaux réacteurs nucléaires, dits EPR2, tout en continuant à se développer dans le solaire et l’éolien. “La transition énergétique passe par le nucléaire”, a déclaré mercredi Mme Bourne, faisant écho à la position adoptée cet hiver par le président Emmanuel Macron. “Nous devons avoir la pleine maîtrise de la production d’électricité et de ses performances”, a-t-il ajouté pour annoncer cette renationalisation. “Nous devons assurer notre souveraineté face aux conséquences de la guerre [en Ukraine] et les défis colossaux qui nous attendent. » Cette annonce se profile depuis un certain temps. Après l’annonce de mercredi, les actions de la société ont augmenté à la Bourse de Paris. Le titre grimpait de 15,58% à 9,07 euros vers 17h30, dans un marché en hausse de 2,1%. Avant le discours, le prix a chuté de 5 %. Le monde avec l’AFP