La porte-parole de l’aide, Michela Canova, a indiqué à l’AFP en début de soirée que le bilan, initialement de cinq morts, était passé à “six victimes confirmées”. Huit blessés sont également regrettables : deux d’entre eux ont été transportés à l’hôpital de Belluno, un plus gravement à Trévise et cinq à Trente, a-t-il précisé, sans donner de précisions sur les nationalités des victimes. Plusieurs hélicoptères ont été déployés sur place pour participer aux opérations de sauvetage et surveiller la situation. En effet, cet effondrement s’est produit au lendemain du record de température au sommet du glacier, dix degrés. Selon Renato Colucci, expert des glaciers cité par l’agence italienne AGI, ce phénomène “est inévitable de se répéter”, car “depuis des semaines les températures en altitude dans les Alpes sont bien au-delà des valeurs normales”. La porte-parole des secours a décrit “une avalanche de neige, de glace et de rochers dans son sillage sur la route d’accès alors qu’il y avait plusieurs cordées, dont certaines ont été emportées”. “Le nombre définitif d’alpinistes impliqués n’est pas encore connu”, a-t-il ajouté. Selon le département de la protection civile de la région voisine de Vénétie (nord-est), “toutes les équipes de secours alpin de la zone ont été mobilisées”, y compris les unités cynophiles. Le glacier s’est effondré près du site de Punta Rocca, le long de la route habituellement empruntée pour atteindre son sommet. Des images tournées depuis un abri près de la catastrophe montrent de la neige mélangée à de la roche roulant sur le flanc de la montagne avec un bruit de fracas. D’autres clichés pris par des touristes sur leurs téléphones portables montrent de loin la langue grisâtre de l’avalanche balayant tout sur son passage, ne laissant aucune chance aux grimpeurs dans son sillage. Sur les images diffusées par Alpine Rescue, on voit des sauveteurs travaillant à proximité du site de la catastrophe piloter des hélicoptères pour emmener les victimes dans la vallée jusqu’au village de Canazei, non loin du départ du téléphérique. au sommet du glacier. Le travail des sauveteurs a été particulièrement difficile, car ils ont dû retirer les corps de la glace mêlée de roche où ils se trouvaient. Une cellule de psychologues a également été activée pour venir en aide aux proches des victimes. Selon le scientifique Renato Colucci, “l’extrême chaleur des derniers jours (…) a probablement produit une grande quantité d’eau liquide issue de la fonte du glacier et de l’accumulation à la base du bloc”, qui a alors effondré le manque de soutien. Le glacier de la Marmolada, surnommé “la reine des Dolomites”, est le plus grand glacier de cette chaîne de montagnes du nord de l’Italie, qui fait partie des Alpes. Situé dans le Trentin, il donne naissance à la rivière Avisio et surplombe le lac Fedaia. Selon le rapport du GIEC publié le 1er mars, la fonte des glaces et des neiges fait partie des dix principales menaces causées par le réchauffement climatique, perturbant les écosystèmes et menaçant certaines infrastructures. Selon le GIEC, les glaciers de Scandinavie, d’Europe centrale et du Caucase pourraient perdre 60 à 80 % de leur masse d’ici la fin du siècle. La vie traditionnelle des peuples éleveurs de rennes tels que les Sami en Laponie a déjà été perturbée. Au Canada et en Russie, la fonte du pergélisol entrave l’activité économique.