Lire aussiUkraine, Moldavie, Géorgie, Balkans : des candidatures pas au même niveau d’avancement Les manifestants, qui ont bloqué la circulation sur l’artère principale de la capitale, ont brandi des drapeaux européens et géorgiens, ainsi que des pancartes “Nous sommes l’Europe”, ont constaté des journalistes de l’AFP. Tous les partis d’opposition et plusieurs organisations pro-européennes avaient appelé à manifester pour accroître la pression sur le parti au pouvoir, Georgian Dream, accusé de dérive autoritaire et d’aggravation des relations avec Bruxelles. “Nous exigeons que l’oligarque Bidzina Ivanishvili (fondateur de Georgian Dream, ndlr) démissionne du pouvoir exécutif et le transfère, dans le respect de la Constitution, à un gouvernement d’union nationale”, ont-ils appelé samedi dans leur message Facebook. Un nouveau gouvernement doit « mettre en œuvre les réformes demandées par l’UE qui nous conféreront automatiquement le statut de candidat à l’adhésion à l’UE », poursuit le texte.

“Une nouvelle phase”

“Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle phase de nos manifestations : nous resterons unis”, ont insisté les organisateurs. Le 23 juin, les dirigeants européens se sont dits “prêts à accorder le statut de pays candidat” à la Géorgie, cible d’une attaque armée russe en 2008, mais seulement si des réformes majeures sont menées. La décision a été suivie de manifestations anti-Georgian Dream, au cours desquelles Bidzina Ivanishvili – considéré comme l’homme le plus fort du pays, même s’il n’occupe plus de fonction politique officielle – a été invité à se retirer. La Géorgie, qui borde la mer Noire, a demandé à rejoindre l’UE avec l’Ukraine et la Moldavie, deux autres anciennes républiques soviétiques, quelques jours après l’attaque du 24 février contre le Kremlin en Ukraine. Le 23 juin, les dirigeants européens ont accordé ce statut à Kyiv et à Chisinau, mais pas à Tbilissi, tout en reconnaissant la “perspective européenne” de la Géorgie. “L’avenir de la Géorgie est au sein de l’UE”, a assuré le président du Conseil européen, Charles Michel. Cette annonce a été saluée comme « historique » par la présidente géorgienne Salomé Zurabishvili. “Nous sommes prêts à travailler avec détermination dans les mois à venir pour obtenir le statut de candidat”, a-t-il tweeté. Mais Bruxelles demande à Tbilissi des réformes pour renforcer la justice, la liberté de la presse, le système électoral et la lutte contre les oligarques, dans un pays régulièrement secoué par des crises politiques. Le Premier ministre Irakli Garibachvili, du parti Rêve géorgien, a assuré que son gouvernement était “mobilisé” pour mener à bien ces réformes et obtenir le statut de candidat “dans les meilleurs délais”. La Géorgie souhaite adhérer à l’UE et à l’OTAN depuis des années. Dans le cadre de ces ambitions, une courte guerre l’a ouvert en 2008 avec la Russie, qui a immédiatement reconnu l’indépendance de deux territoires séparatistes géorgiens.