Après plusieurs semaines d’incertitude, Damien Abad, jusqu’alors ministre des Solidarités et de l’Autonomie, n’a pas été reconduit dans le nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne. Depuis son rendez-vous avenue Duquesne, le transfuge LR de la Macronie fait en effet l’objet d’une enquête pour tentative de viol. Quatre femmes l’accusent de viol, de tentative de viol ou d’agression sexuelle. Selon nos informations, le député a vu le Premier ministre en début de semaine dernière tenter de sauver son poste au sein de l’exécutif. Plus précisément, ils ont discuté de questions le concernant. Damien Abad ne lui a toutefois pas adressé la parole ce week-end. En revanche, il s’est longuement entretenu au téléphone avec Emmanuel Macron dimanche. Selon le milieu de l’ex-LR, le président de la République lui a fait comprendre qu’il valait mieux quitter le gouvernement pour défendre son innocence, même s’il reviendrait au gouvernement s’il parvenait à le démontrer. Mais selon un cadre de BFMTV, le choix de l’évincer s’expliquait aussi par le fait qu’il était “toxique pour LR” et “tellement détesté par eux” que son départ était devenu “un préalable à certaines discussions”. Certains qui ont défendu sa cause insistent d’ailleurs sur le fait qu’il n’a pas démissionné et qu’il n’a pas été durement licencié. C’était lors d’un remaniement qui n’a pas été renommé, selon eux.
“Obligation de montrer l’exemple”
Dans une interview au magazine ELLE, Élisabeth Borne a affirmé que “la justice ça doit pouvoir trancher” mais que, cependant, “après, un certain nombre de témoignages méritent d’être pris en compte”. “Il y a un devoir d’exemplarité pour les responsables politiques”, a-t-il justifié. Interrogé sur le départ de Damien Abad du gouvernement à la fin du Cabinet du nouveau gouvernement, Olivier Véran, désormais député, a assuré que “les conditions de paix n’existaient plus” lui permettant d’exercer “pleinement” ses pouvoirs. “Ce serait s’exposer à la colère du Parlement à chaque retour” et “beaucoup d’investissement en temps pour pouvoir se défendre”, a-t-il ajouté. De son côté, Damien Abad a jugé “préférable, face aux ignobles calomnies dont (il est) la cible”, pouvoir “se défendre sans entraver l’action du gouvernement”. “Je me défendrai sans relâche jusqu’à ce que la justice confirme mon innocence”, avait-il promis lors de la passation de pouvoir avec le nouveau ministre Jean-Christophe Combe. Philippe Corbé avec Clément Boutin