Publié à 15h34
                Clara DescurningesLa Presse canadienne             

«À la veille du 1er juillet, au Québec, il y avait 750 ménages locataires qui n’avaient pas trouvé de logement», a déclaré la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, en entrevue téléphonique. Cette estimation est basée sur les demandes d’aide reçues par les autorités municipales du logement à travers la province et peut changer si les familles trouvent un logement entre-temps. Le nombre est beaucoup plus élevé que l’an dernier à la même date, alors que 420 ménages étaient dans un état critique, a expliqué Mme Laflamme. En revanche, ce sont “plus de 3.500 foyers qui ont fait appel à un service d’assistance cette année”, contre 2.000 l’année précédente. À Montréal, on comptait vendredi 107 foyers “accompagnés par les équipes et qui n’ont pas encore trouvé de solution définitive”, a indiqué par courriel le service des communications de la Ville. Parmi eux, “certains ont pu négocier une prolongation de bail de courte durée, d’autres ont pu être hébergés par des proches”. En tout cas, la Municipalité a assuré être en mesure de “gérer et héberger temporairement” les personnes dans le besoin. Selon Mme Laflamme, “ces chiffres ne sont finalement que la pointe de l’iceberg de la crise du logement”, alors qu’un nombre inconnu de familles doivent vivre “dans des situations horribles” ou dans une maison trop petite ou trop chère. pour leurs besoins. Le FRAPRU présentera un bilan de la situation samedi matin lors d’une conférence de presse. Selon le dernier sondage annuel de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, publié en février dernier, une trentaine de municipalités québécoises affichaient un taux d’inoccupation inférieur à 1 % pour les appartements privés et les maisons de ville. Il s’agit notamment des régions métropolitaines de Granby (0,1 %), Drummondville (0,2 %), Rimouski (0,2 %), Joliette (0,5 %), Sherbrooke (0,9 %) et Trois-Rivières (0,9 %). En moyenne, les centres de 10 000 résidents et plus affichaient un taux d’inoccupation de 2,5 %. La région métropolitaine de Montréal, pour sa part, affiche un résultat légèrement supérieur, à 3,0 %.

Aide supplémentaire

Les ménages ayant besoin d’un soutien au logement sont invités à communiquer avec l’Office municipal d’habitation ou la Société d’habitation du Québec pour obtenir une aide immédiate. Québec a annoncé mercredi une bonification de l’allocation logement, dont le montant maximal passera de 100 $ à 170 $ par mois à compter du 1er octobre, et une hausse du plafond des loyers admissibles au programme de loyers supplémentaires. Dans le cadre de “l’opération 1er juillet”, le gouvernement avait également alloué 2 millions pour les services d’aide au logement, l’hébergement temporaire et le stockage des marchandises. “Il n’y a absolument aucune raison pour que les gens dorment dans la rue ce soir si ces gens appellent les équipes d’urgence de notre agence de logement”, a déclaré la secrétaire au Logement, Andrée Laforest, par e-mail. «Nous avons alloué un montant record avant le 1er juillet et augmenté l’aide immédiate aux locataires dans le besoin. Nous sommes là pour vous aider! Nous vous proposerons un hébergement temporaire et même stockerons vos meubles si besoin pendant que nous vous trouvons un logement. » Cependant, ces mesures ne vont pas au fond du problème, selon le FRAPRU. “On a l’impression que le gouvernement n’agit pas avec des mesures structurelles”, a déclaré Mme Laflamme, qui réclame de meilleures protections législatives contre la spéculation immobilière, les rénovations et les expulsions frauduleuses. Le retrait du volet F du bail, qui permet au propriétaire d’un logement neuf de modifier les loyers à sa guise pendant les cinq premières années d’exploitation, est également dans le viseur du FRAPRU, tout comme la création éventuelle d’un registre public des loyers. Mme Laflamme a dénoncé le fait que, selon elle, « le gouvernement ouvre la porte à la privatisation des aides au logement » et abandonne le programme public Accès-logis. « Notre gouvernement met en place des mesures structurelles et construit des logements sociaux, mais aussi des logements abordables, a déclaré le ministre Laforest. Sur le site de son ministère, on peut en effet lire que “plus de 8 000 logements sociaux et abordables ont été construits ou mis en chantier par le gouvernement du Québec” depuis 2018, l’élection du gouvernement de François Legault. Ce dernier avait promis la création de 15 000 de ces logements. À la Ville de Montréal, «nous réitérons également l’importance que Québec et Ottawa s’entendent pour réduire les sommes prévues pour le logement à Montréal», alors que 6 000 logements sociaux ne pourront être construits ou rénovés tant que les paliers gouvernementaux ne se seront pas entendus sur les préparatifs de financement. ――― Service d’urgence de la Société d’habitation du Québec : 1800 463-4315 Ligne d’information du Tribunal administratif du logement : 1800 683-BAIL (2245) Aide au logement de la Ville de Montréal : 311