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Chaque squatteur a eu son histoire vendredi dans les rues de Québec alors que le logement est de plus en plus cher et difficile à trouver.
“C’est difficile avec les prix. Il faut avoir un bon budget pour trouver de bons appartements qui conviennent aux familles », note Jérémy Francœur-Lord, père d’un petit garçon d’un an.
Le jeune homme de 23 ans et sa femme, qui attendent un nouvel enfant, ont finalement trouvé un appartement dans le quartier Saint-Sauveur assez grand pour loger leur famille, mais ont dû opter pour une colocation pour limiter la facture.
Photo de Dominique Lelièvre
Rose Tremblay-Fontaine (à droite) a obtenu l’aide de son beau-frère Sylvain Grenon et de ses sœurs Marie-Pier et Gabrielle pour déménager à Québec vendredi.
Compromis
Ainsi, le couple partagera cinq ans et demi avec le frère de M. Francœur-Lord, qui est un parent isolé avec la garde conjointe d’une fille.
“Malade [l’appartement] c’est vraiment à la limite de ce que je peux me permettre. Je vais couper à plusieurs endroits. Je ne peux plus dépenser autant qu’avant. On sera trois à payer, mais c’est quand même cher pour la taille qu’on fait », explique M. Franœur-Lord, installateur pour une entreprise de marquage routier.
D’autres ont dû composer avec l’emplacement de leur nouvel appartement. Lors de l’émission du Journal à Saint-Jean-Baptiste, Rose Tremblay-Fontaine a expliqué qu’elle avait quitté le quartier à regret car ses besoins avaient changé.
« Je vais à Saint-Roch. J’ai trouvé un trois et demi qui n’était pas trop cher, et vraiment juste parce qu’elle est un petit propriétaire ne le rend pas cher. Il était introuvable à Saint-Jean-Baptiste. Les prix sont trop élevés, il n’y a rien en dessous de 900 $ », soupire l’étudiant.
Photo de Dominique Lelièvre
Barnabé Chevallier (à gauche) se dit “chanceux” d’avoir trouvé rapidement une maison à Saint-Jean-Baptiste : “J’ai des amis qui ont eu beaucoup plus de mal à trouver un appartement à un prix acceptable.”
55 cas non résolus
Signe que la crise du logement est bien ancrée au Québec, l’Office municipal d’habitation (OMHQ) a accompagné près de 550 ménages dans leur recherche de logement depuis le début de l’année, soit plus du double à la même date en 2021.
A la date de vendredi, environ 55 dossiers étaient toujours en cours parce que les demandeurs étaient toujours à la recherche d’un logement, en situation alternative (vivre chez des proches) ou parce qu’ils avaient signé un bail qui ne démarre qu’à la fin de l’été.
“Il n’y a personne dans la rue, c’est très important de le signaler”, a rassuré Sébastien Olivier, directeur du développement organisationnel.
Selon un sondage du Regroupement des Comités Logement et Associations de Locataires du Québec (RCLALQ), le prix de location moyen publié sur la plateforme Kijiji au cours des derniers mois était de 1 002 $ dans la région de Québec, en hausse de 6 % sur un an.
“C’est certain qu’il y a une grande partie des locataires qui ont signé [un bail]qui vont emménager dans des maisons aujourd’hui en sachant qu’une trop grande partie de leur budget est consacrée au loyer », déclare Jonathan Carmichael, porte-parole du Bureau de l’animation et de l’information sur le logement. du Québec métropolitain (BAIL).
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