Posté à 15h05
L’équipe, dirigée par le professeur d’histoire Frédéric Bastien, a déposé mercredi une requête devant la Cour suprême du Québec pour que la nomination de Mme Simon soit déclarée “invalide, invalide et inapplicable”. Selon le groupe, cette nomination viole les dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés, qui stipule que « le français et l’anglais sont les langues officielles du Canada ». Les plaignants incluent l’Association de défense des droits individuels et collectifs du Québec et l’organisme Justice pour le Québec. M. Bastien, qui briguait la direction du Parti québécois en 2020, affirme que choisir un gouverneur qui ne parle pas l’une des deux langues officielles du pays est une insulte au français et un signe que le bilinguisme n’existe pas est important au Canada. La gouverneure générale du Canada, Mary Simon, parle anglais et inuktitut et a promis d’apprendre le français. Mais M. Bastien affirme que le gouvernement aurait dû choisir l’un des nombreux ressortissants candidats qui parlent les deux langues officielles.
Comme au Nouveau-Brunswick
Dans son appel à la Cour suprême, son équipe s’appuie sur un précédent judiciaire au Nouveau-Brunswick, où les Acadiens ont récemment contesté, pour des raisons similaires, la nomination d’un sous-gouverneur monolingue anglophone. Le directeur de la Cour du banc de la reine du Nouveau-Brunswick a statué en avril dernier que le premier ministre Justin Trindade avait violé la protection linguistique garantie par la Constitution canadienne lorsqu’il a nommé Brenda Murphy. La juge Tracey K. DeWare a conclu que le sous-gouverneur du Nouveau-Brunswick “doit être bilingue et capable d’accomplir toutes les tâches requises pour son rôle en anglais et en français”. Il a toutefois ajouté que l’annulation de la nomination conduirait à une crise constitutionnelle. Ottawa a annoncé en mai qu’il faisait appel de la décision, arguant que le pouvoir de nommer le vice-gouverneur du Nouveau-Brunswick ne contenait « aucune exigence de bilinguisme » et que ni la Constitution ni la Charte ne pouvaient répondre à une telle exigence. “La nomination de Mme Simon est inconstitutionnelle car elle viole les dispositions sur le bilinguisme”, a déclaré Bastien, qui est actuellement professeur d’histoire au Collège Dawson, un cégep anglophone de Montréal, en entrevue jeudi. “Cette nomination est une insulte aux francophones de tout le pays, et évidemment d’abord et avant tout à la minorité ethnique québécoise”, plaide constitutionnellement l’auteur de La Bataille de Londres-Dessous, 2013, secrets et scènes de rapatriement. “Les Akkadiens ont eu raison de se lever […] On s’est dit : « nous y voilà, nous ne sommes pas plus bêtes que les Akadiens ». […] C’est notre cadeau à M. Trinto pour la fête du Canada. »