Publié à 12:28 Mis à jour à 13h13
“En ce qui concerne le débat sur la manière de lutter contre la violence armée, les faits comptent. Premièrement, l’arme à feu décrite dans le message de Carey Price n’est pas actuellement interdite et restera légale », a écrit l’attachée de presse du secrétaire, Audrey Champoux, dans un e-mail. “Notre législation ne cible pas les armes à feu couramment utilisées pour la chasse, et nous respectons pleinement les traditions des chasseurs et des peuples autochtones”, a-t-il ajouté, accusant les politiciens conservateurs et les groupes pro-armes de “semer la peur” au lieu d’”engager la conversation”. Selon l’analyse de la photographie réalisée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au cours du week-end, il s’agirait d’une arme de calibre 12 à chargeur amovible. Cependant, il n’est pas possible de l’identifier plus précisément, car le gardien cache la partie détente avec ses mains. Le bureau du ministre a fait ces commentaires en réponse à la sortie remarquable du gardien vedette. “J’aime ma famille, j’aime mon pays et je me soucie de mon voisin. Je ne suis pas un criminel ni une menace pour la société. Ce que Justin Trudeau essaie de faire est injuste », a écrit l’athlète sur Instagram samedi.
Excuses au CCFR
À son poste, où il apparaît en tenue de camouflage, fusil de chasse à la main, le gardien soutient également la Coalition canadienne pour les droits des armes à feu (CCFR, en anglais). Le groupe de pression a récemment haussé les sourcils après avoir utilisé le code promotionnel «Poly» pour acheter des marchandises sur son site Web avant le 33e anniversaire du meurtre de masse. « J’ai un peu mal au cœur. C’est ignoble”, a réagi Nathalie Provost, rescapée du massacre, dans une interview. Le bureau du secrétaire Medicino y voyait de nouveaux sommets d’indécence (“a atteint un nouveau plus bas”, comme l’utilisait la déclaration, plus précisément) “Créer un tel étalage à la veille de l’anniversaire du drame qui a coûté la vie à 14 femmes est dégoûtant et répréhensible. Nous leur demandons de s’excuser”, a-t-il été décidé. La vice-présidente des relations publiques du CCFR, Tracey Wilson, a assuré que la promotion ne faisait pas référence à la tragédie, selon la Presse canadienne. Elle s’est justifiée en affirmant qu’elle ciblait Polysesouvient, le groupe d’étudiants et d’anciens élèves de Polytechnique pour le contrôle des armes à feu, qui aurait qualifié les partisans de son organisation de trolls armés, selon l’agence. Le message de Carey Price arrive trois jours après le 6 décembre.
Changements de liste ?
Le terrain était déjà miné pour la promotion du projet de loi C-21 sur la colline d’Ottawa. L’ajout des amendements libéraux lors de l’étude en comité a cependant fait monter la température, à tel point que la semaine dernière, le gouvernement Trudeau a utilisé une question « plantée » à la Chambre des communes pour se défendre. Les modifications contestées portent sur les spécifications ajoutées à la définition des armes à feu prohibées. Les armes semi-automatiques, y compris les fusils de chasse dont le chargeur peut être modifié pour contenir plus de cinq cartouches, seront interdites, de même que celles capables de tirer des projectiles d’une énergie initiale de plus de 10 000 joules et celles dont la surface interne du canon est de 20 millimètres ou Suite. Tout en réitérant l’intention de son gouvernement d’interdire les modèles d’armes à feu conçus pour causer un grand nombre de victimes dans des tragédies comme celle de l’École polytechnique, le premier ministre Justin Trudeau n’a pas fermé la porte à un examen de la longue liste d’armes lundi. « Nous consultons les Canadiens à ce sujet. Nous savons que les chasseurs ont de nombreuses préoccupations. […] Nous voulons nous assurer que nous n’incluons pas les armes qui sont principalement des fusils de chasse », a-t-il déclaré en marge d’une annonce en Ontario.
Les conservateurs sont contents, les députés du Bloc ne sont pas
Le Parti conservateur, qui s’oppose fermement au projet de loi, s’est rapidement emparé de la publication de Carey Price. Le capitaine Pierre Poilievre, entre autres, a salué le poste du joueur de hockey autochtone, dont la carrière est entre parenthèse en raison d’une blessure au genou. « Carey a tout à fait raison. La chasse est une grande tradition canadienne. Les efforts pour [Justin] La décision de Trudeau d’interdire les fusils de chasse est une attaque contre les peuples ruraux et autochtones », a-t-il déclaré. Le chef du Bloc Québois, Yves-François Blanchet, ne le voyait pas de la même façon. Le leader de l’éducation, favorable au projet de loi C-21, a laissé entendre que l’athlète était allé faire un tour, comme d’autres avant lui. « Carey Price et tant d’autres sont convaincus que le contrôle des armes à feu a pour but ou pour effet de nuire à la chasse sportive. C’est faux. Le Bloc Québécois encourage la chasse sportive et l’activité touristique/économique qu’elle crée dans nos régions », a-t-il tweeté samedi. Le Comité permanent de la sécurité publique et nationale se réunira mardi, le 33e anniversaire de la tragédie polytechnique, pour poursuivre ses travaux sur C-21. Avec Mylène Crest