Premièrement, il faut tenir compte du fait que, pour de nombreuses personnes, leur dernière dose remonte à plusieurs mois. Si le vaccin demeure efficace pour prévenir les complications graves, il a perdu une partie de son efficacité avec l’arrivée de nouvelles variantes, explique André Veillette, immunologiste et chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal. “C’est comme le rhume : un vaccin ne vous protégera pas toute votre vie. Le type de protection immunitaire diminue avec le temps. » – Un extrait d’André Veillette, immunologiste De plus, nous savons que 55 % des Canadiens n’ont pas reçu de dose de rappel (troisième dose), qui est nécessaire pour traiter Omicron. Il convient également de rappeler que les vaccins actuels sont basés sur la souche originale du SRAS-CoV-2. Cependant, depuis le début de la pandémie, il y a eu une évolution génétique substantielle du virus et les chercheurs pensent que sa mutation n’est pas terminée. Alors que les variantes Alpha et Delta ont des mutations génétiques proches de la souche originale découverte en 2020, la variante Omicron est très différente. De plus, depuis l’avènement d’Omicron, il existe de nombreuses variantes, telles que BA.2, BA.3, BA.4 et BA.5. Chacun a des mutations très différentes. De plus, selon une étude (Nouvelle fenêtre) – qui n’a pas été examinée par des pairs – de l’Université de Tokyo, les sous-variantes BA.4, BA.5 et BA.2.12.1 annulent partiellement l’immunité procurée (Nouvelle fenêtre) des vaccins et de l’infection. Et contrairement aux variantes BA.1 et BA.2 qui infectaient les voies respiratoires supérieures et provoquaient des infections plus bénignes, ces nouveaux sous-types attaquent davantage les poumons, tout comme les variantes Alpha et Delta. Dans l’ensemble, notre analyse suggère que le risque de ces variantes d’Omicron, en particulier BA.4 et BA.5, pour la santé mondiale est potentiellement supérieur à celui de BA.2, écrivent les auteurs. Selon Catherine Hankins, coprésidente du groupe de travail sur l’immunité pour le COVID-19, neuf millions d’adultes canadiens ont été infectés par Omicron. Mais cette infection massive ne suffira pas à arrêter une nouvelle vague causée par la Confrérie Omicron, dit-il. Déjà, de nombreuses personnes ont été contaminées deux voire trois fois depuis décembre dernier. De plus, selon les dernières données fédérales, début juin, plus de 20% des infections étaient causées par BA.4 ou BA.5. Selon des experts en modélisation interrogés par CBC (New Window), ces variantes représentent désormais jusqu’à 50% des nouveaux cas.

Faut-il alors attendre de nouvelles versions de vaccins ou utiliser le vaccin actuel ?

Pour le moment, les autorités ont deux options, indique André Veillette : continuer à utiliser le vaccin d’origine ou attendre un vaccin adapté au variant Omicron. La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé de produire le prochain vaccin basé sur la variante Omicron. Pourquoi Omicron au lieu d’une autre variante ? L’OMS explique que la plupart des dernières mutations génétiques se sont produites dans la série Omicron et qu’il s’agit de la souche dominante à l’heure actuelle. Benoît Barbeau estime qu’un tel vaccin modifié serait le bienvenu et mieux adapté aux variants actuellement sur le marché. Ce serait un vaccin personnalisé avec non seulement la variante Omicron étant représentative, mais aussi la souche [originelle] de Wuhan. Beaucoup espèrent que Moderna ou Pfizer produiront bientôt un vaccin qui combine la souche SARS-CoV-2 originale avec la variante Omicron. M. Veillette a cependant déclaré qu’il n’était pas encore clair si ces nouveaux vaccins bivalents seraient meilleurs que les vaccins actuels. La sous-variante Omicron qui [les compagnies pharmaceutiques] l’utilisation est BA.1. Mais nous avons déjà plusieurs versions d’Omicron qui sont déjà très différentes de BA.1. Les résultats préliminaires (nouvelle fenêtre) des essais cliniques du vaccin divalent Moderna (ciblant à la fois la variante Omicron et la souche originale) publiés début juin montrent que les niveaux d’anticorps neutralisants ont été multipliés par huit. La société affirme également que le vaccin semble être efficace contre les sous-variantes BA.4 et BA.5, mais n’a pas fourni plus de détails. Pfizer-BioNTech a révélé la semaine dernière (New Window) que ses deux vaccins modifiés par Omicron ont suscité une réponse immunitaire significativement plus élevée que le vaccin actuellement disponible. Le candidat approprié pour Omicron augmente la quantité d’anticorps neutralisants entre 13,5 et 19,6 fois, selon la dose administrée. Le candidat vaccin bivalent (Omicron et souche de départ) augmente le nombre d’anticorps neutralisants entre 9,1 et 10,9 fois, selon la dose administrée. Dans le cas des sous-types BA.4 et BA.5, cependant, ces vaccins sont moins efficaces, explique Pfizer. Pour augmenter l’incertitude, il est toujours possible que de nouveaux variants apparaissent avant même l’arrivée de ces vaccins spécifiques à Omicron. Même si ce scénario se matérialisait, M. Barbeau estime que cette nouvelle version du vaccin offrirait encore une immunité plus forte au SARS-CoV-2. Selon M. Veillette, le mieux, à ce stade, est de prévoir une campagne de vaccination avec les vaccins originaux, avec la possibilité de proposer de nouveaux vaccins s’ils deviennent disponibles. “C’est simplement venu à notre connaissance à ce moment-là. Les gens devraient être encouragés à prendre une dose supplémentaire. » – Un extrait d’André Veillette, immunologiste

3. Ces nouveaux vaccins pourront-ils être produits à temps pour l’automne ?

Bien sûr, il y a une différence entre ce qu’on veut avoir comme vaccin et ce qu’on est capable de produire avant l’automne, précise M. Barbeau. Le processus peut être long et compliqué en raison des mutations continues du virus. Si nous prenons l’exemple de la grippe, elle frappe généralement de manière prévisible et saisonnière. Un réseau mondial de surveillance aide l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à décider chaque année des souches vaccinales à incorporer dans le vaccin annuel. En particulier, nous surveillons la saison de la grippe dans l’hémisphère sud pour mieux prévoir ce qui est susceptible de frapper l’hémisphère nord. Cela permet à chaque pays de choisir la souche qu’il préfère. Les fabricants de vaccins ont alors environ six mois pour se préparer. Dans le cas du COVID-19, le virus ne s’est pas encore propagé de manière cyclique. De plus, le SARS-CoV-2 a muté cinq fois plus vite que le virus de la grippe. Une nouvelle souche de grippe apparaît normalement tous les 3 à 5 ans. Dans le cas du SARS-CoV-2, il y a déjà eu cinq variants d’intérêt. Il est donc plus difficile pour les sociétés pharmaceutiques de modifier rapidement leur prescription et de produire de nouvelles versions de leur vaccin. Tant qu’on n’aura pas trouvé un vaccin adapté à une variante ou sous-variante, il est fort probable qu’on soit passé à la variante suivante, dit M. Barbeau, ajoutant que ce n’est pas une perte de temps. “Nous essayons d’avoir la meilleure version possible du vaccin qui nous offrira une protection, même si elle n’est pas parfaite. » – Un extrait de Benoit Barbeau, virologue Lorsque les premiers vaccins COVID-19 sont devenus disponibles en 2021, les sociétés pharmaceutiques se sont vantées de pouvoir livrer une nouvelle version du vaccin en 100 jours. M. Barbeau estime que la promesse était un peu trop optimiste. Ce n’est pas impossible, mais c’est loin d’être possible. Oui, ils peuvent changer la recette rapidement car nous ne changeons que l’ARN. est une technologie plus flexible. Mais encore faut-il produire ces doses. Moderna indique que son vaccin sera prêt en août et sera disponible pour distribution en septembre ou octobre. Pfizer a soumis ses données à la FDA, qui devra décider dans les prochaines semaines si et comment ce vaccin modifié adapté à Omicron sera homologué. On ne sait pas quand ces vaccins seront approuvés au Canada.

4. Y aura-t-il des vaccins intranasaux ou universels ?

Quant aux vaccins universels – qui protégeront les gens de plusieurs coronavirus – M. Veillette et Mme Hankins disent qu’il faudra attendre encore quelques années. C’est un rêve qui remonte à longtemps, ajoute M. Veillette. Quant aux vaccins par pulvérisation nasale, qui pourraient aider à réduire la propagation du virus, Mme Veillette dit qu’il n’y a toujours aucune preuve claire que cela fonctionne. Il ajoute que ces vaccins ne sont pas forcément plus faciles à administrer. Pour l’instant, dit M. Veillette, les gens devraient se contenter des vaccins conventionnels, notant que les vaccins disponibles aujourd’hui représentent encore des avancées scientifiques importantes.

5. Quand faut-il lancer une nouvelle campagne de vaccination ?

Le moment des nouvelles doses est très important et dépend d’un certain nombre de facteurs. Si le vaccin est administré trop tôt, l’immunité peut s’affaiblir avant le début d’une épidémie hivernale. s’il est donné trop tard, …