Remodelage : suivez l’actualité dans notre direct Agé de 59 ans, celui qui était encore chef des urgences au CHU de Metz-Thionville et président de l’influente association Samu-Urgences de France il y a quelques heures n’est pas totalement inconnu dans Elysée : ancien “rapporteur santé” d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, il s’avère que le nouveau ministre connaît très bien son dossier.

La crise de l’urgence

C’est François Brun qui a été accusé en juin par Emmanuel Macron d’une “mission éclair” pour “soins non programmés”, en pleine crise d’urgence. Il avait ainsi alerté le chef de l’Etat sur la situation catastrophique des services d’urgence hospitaliers, citant 120 services en difficulté à travers la France. Il a remis jeudi 30 juin son rapport à Elisabeth Borne, qui a retenu “toutes les propositions”, au nombre de 41, pour tenter de trouver des solutions à court terme, afin d’améliorer au maximum la situation pour l’été. 2022. Elle a déjà plusieurs mesures en réserve, dont la revalorisation du travail de nuit à l’hôpital. Il est donc responsable de la mise en œuvre de ses propres mesures correctives.

La “grande concertation”

François Brun, malgré l’urgence, devrait aussi préparer et animer la “grande concertation” sur l’accès aux soins promise par le chef de l’Etat réélu. Car, au-delà des urgences, c’est bien tout l’hôpital qui fait face aux difficultés : manque de personnel, conditions de travail dégradées, épuisement. Face à l’observation de tous les facteurs de la Santé montre qu’une réforme fondamentale devient de plus en plus nécessaire, pour ne pas dire obligatoire. Dès lors, l’idée serait de repenser la relation entre la ville et l’hôpital. Pour cela, François Brown devrait animer la grande conférence des parties prenantes promise par Emmanuel Macron lors de sa campagne. Une idée, là encore, que François Brun connaît bien : il fait partie de ceux qui ont rédigé le programme santé du candidat Macron au printemps.

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La septième vague de Covid

Les masques sont de retour, tout comme les tests et les appels à la prudence : la circulation du Covid-19 s’est intensifiée fin juin ainsi que les hospitalisations, notamment pour les personnes âgées encore trop nombreuses qui n’ont pas leur deuxième rappel. Ainsi, en quelques jours seulement, l’incidence a augmenté de 53 %, selon le dernier bulletin de l’organisme de santé publié le vendredi 1er juillet. Avec plus de 100 000 infections par jour, la septième vague de Covid-19 est là. Faut-il réimposer des restrictions ? Ce sera à François Brown d’en décider. Et, là encore, le médecin, chef des services d’urgences à l’hôpital de Metz le sait : il était de ceux qui avaient organisé les évacuations sanitaires de patients d’une zone à l’autre, au plus fort de la crise. Les critiques Si le travail de François Brown s’annonce déjà à la hauteur alors que les urgences frappent, le médecin devra également faire face à des critiques. Et ils se sont précipités : pas encore dans le fauteuil du ministre, sa nomination a déjà été mal vue : “Pour nous, c’est un vrai défi”, a réagi sur franceinfo Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et porte-parole de l’Association. Médecins urgentistes français (AMUF). “Comment peut-on faire confiance à ce monsieur ? Les propositions de François Brown sont désastreuses. C’est un effondrement du service public. Il explique qu’on peut fermer les urgences la nuit. Mr Brown ne représente pas les urgentistes”, a-t-il accusé. “Monsieur Braun n’est pas, à notre sens, quelqu’un de responsable, de raisonnable, a ajouté Christophe Prudhomme. Il sera un opposant, il faut être clair”, avant de dénoncer un médecin “qui a choisi les enjeux du pouvoir et du soutien à une politique dégradante”. service publique”.