Au final, le principe de précaution a prévalu. Depuis plusieurs semaines, le doute plane sur les intentions de la cheffe du gouvernement, Elizabeth Bourne : allait-elle demander – ou non – un vote de confiance des députés, à l’issue de sa déclaration de politique générale, que vous devez prononcer le mercredi 6 juillet à l’Assemblée nationale ?
Deux jours avant l’échéance, cette question stratégique a finalement été réglée. « Le Premier ministre ne demandera pas la confiance des députés », a annoncé le nouveau porte-parole du gouvernement, Olivier Vérand, lundi soir 4 juillet, à la sortie du premier cabinet du gouvernement « Borne 2 ». Mercredi, à 15 heures, le Premier ministre prononcera donc un discours devant les députés. puis une autre le soir même, devant les sénateurs, toutes deux suivies d’un débat sans vote.
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Une décision, qui découle directement du rapport de force à l’Assemblée nationale : depuis les législatives, le camp présidentiel ne dispose que d’une petite majorité relative. Combinées à l’ensemble des députés Renaissance, MoDem et Horizons, les forces pro-Macron ne disposent que de 250 sièges, loin d’une majorité absolue, fixée à 289. Et moins que l’opposition, qui totalise 327 députés.
“Nous avons compté le nombre de voix que le Premier ministre aurait été sûr d’obtenir en cas de vote de confiance, nous ne sommes pas sûrs que les conditions de cette confiance auraient été réunies”, a reconnu M. Veran. Avant d’ajouter : « La confiance ne se décide pas à l’avance, elle se construit patiemment texte après texte. »
“Ce serait suicidaire”
Ironie du sort, le remaniement, qui a eu lieu lundi matin, a eu pour effet de rendre encore plus compliqué l’obtention de la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Car plusieurs députés de la majorité présidentielle – comme les macronistes Roland Lescure (Français résidant hors de France) et Hervé Berville (Côtes-d’Armor), ou encore le MoDem Jean-Noël Barrot (Yvelines) et Agnès Firmin Le Bodo (Seine-Maritime ). ) – est entré au gouvernement. Cela provoquait la perte de voix en cas de vote, leurs remplaçants n’ayant accès au Palais-Bourbon qu’au bout d’un mois. Faute de troupes suffisantes, Elisabeth Borne abandonne l’aventure d’un tel vote dont les éventuelles conséquences auraient pu être très graves. Aux termes de l’article 50 de la Constitution, un vote négatif entraînerait de fait la démission du gouvernement. Et donc de son chef. Il vous reste 58,19% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.