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Si la Ville avait suivi sa propre règle, en ajustant les taxes à l’inflation, les résidentielles et non résidentielles auraient augmenté de bien plus que des 2,5 % confirmés lundi, à-on fait valoir.
Tableau courtoisie, Ville de Québec
D’autres grandes villes vont taxer nettement plus que cela, a insisté le maire Bruno Marchand, “fier” d’avoir réussi à “plaphonner” la hausse à un niveau acceptable, selon lui, pour les citoyens qui doivent aussi faire face à la hausse du coût de la vie dans leur quotidien.
« Dans des conditions normales, on aurait indexé à 5,6 %, ce qui aurait entraîné une augmentation de 167 $. L’économie réalisée est donc de 92 $ en moyenne pour les comptes de taxes résidentielles », a déclaré le directeur général de la Ville, Luc Monty, évoquant le contexte actuel de « turbulences ».
L’augmentation de taxes de 2,5 % générera des revenus supplémentaires de 31 millions de dollars. L’ajout de paliers d’imposition pour la taxe de bienvenue (droits de mutation) sur les transactions supérieures à 500 000 $ permettra d’engranger 8 M$ de plus.
Tableau courtoisie, Ville de Québec
Le stationnement augmente également
Quant aux hausmes de tarifs, la Ville ira chercher 3,8 M$ de plus dans les poches des citoyens, dont 2,1 M$ uniquement grâce aux stationments (parcomètres et vignettes).
À partir du 1er janvier, il faudra débourser 3 $ l’heure au lieu de 2,50 $ actuellement, soit 20 % de plus dans les 1 801 bornes de stationement. Il s’agit d’une première hausse depuis 2016.
Les détenteurs de vignettes casqueront encore davantage puisqu’ils devront débourser 120 $ par année au lieu de 82 $ par année, soit une augmentation de 46 %. Les autres biens et services, comme la location des patinoires, subiront une indexation de 5,6 %.
Tableau courtoisie, Ville de Québec
Un choc plus grand arrêté
La Ville assure avoir fait des “efforts importants” en réduisant ici et là ses dépenses de 11 M$ et en augmentant ses réserves de 13 M$ pour limiter le choc. “Le budget 2023 qu’on présente mardi va nous permettre de passer au travers”, a déclaré M. Monty.
Photo Stevens LeBlanc
Le maire Bruno Marchand et le directeur général de la Ville de Québec, Luc Monty
Au bout du compte, l’administration Marchand a dit avoir fait des choix «responsables» en déposant un budget équilibré de près de 1,8 milliard de dollars pour 2023, une hausse de 7% par rapport à l’année précédente.
Le maire et son équipe expliquent cette variation importante par divers facteurs, mais l’inflation – qui représente environ 31 M$ de l’augmentation – n’explique pas tout.
La Ville injectera également 46 M$ dans l’ajout de services aux citoyens (18,2 M$ pour la gestion des matières résiduelles, 10 M$ de plus pour le déneigement, 4,4 M$ de plus pour l’entretien des voiries, 2,5 M$ de plus pour la sécurité urbaine et 800 000 $ pour bonifier l’offre de loisirs).
” Ambitieux ” malgré tout
À n’en point douter, le premier “vrai” budget de Bruno Marchand depuis son élection est marqué au fer rouge par l’inflation. Ce qui ne l’empêche pas d’être “ambitieux” et d’être axé plus que jamais, se targue-t-il, sur le développement durable.
La dette nette de la Ville continuera de baisser pour la huitième année consécutive, à 1 539 M$ (- 4,7 M$).
Les partis d’opposition promettent d’étudier les documents budgétaires et n’ont pas encore décidé s’ils les soutiendront ou non.
La planification des investissements sur 10 ans (au lieu de 5 ans) inquiète le chef de l’opposition Claude Villeneuve qui craint que certains projets ne soient repoussés au « pelletant » par en avant.
— Avec la collaboration de Taïeb Moalla
Ce qui attire l’attention
Budget équilibré de 1772,2 M$ (une augmentation de 116,4 M$ ou 7 %) Pour une maison moyenne de 293 000 $, la hausse de taxes de 2,5 % équivaut à une hausse de 75 $ par année (60 $ pour Loretteville et 73 $ pour le vieux Québec avant les fusions municipales) Les taxes commerciales et industrielles sont également en hausse de 2,5 % Le nouveau plan d’investissement sur 10 ans prévoit un montant de 10,1 G$ La dette nette s’établit à 1539,1 M$ (-4,7 M$)
Les faits saillants du budget
Stéphanie Martin, Jean-Luc Lavallée et Taïeb Moalla, Le Journal de Québec
NOUVELLE RÉSERVE POUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Photo d’archives, Agence QMI
Lac Saint-Charles
L’administration Marchand a mis en place un “élément capital” pour se prémunir contre le changement climatique : une réserve qui servira à financer certains projets.
Elle sera dotée de 15 M$ en 2023, mais elle veut atteindre 300 M$ en 2028. Il faudra donc injecter 30 M$ en 2024, 45 M$ en 2025, 60 M$ en 2026 et 75 M$ dans les deux dernières années.
Il servira d’exemple pour la protection du lac Saint-Charles et la mise aux normes des stations d’épuration.
« C’est maintenant qu’il faut prendre les actions que nous devons prendre pour faire en sorte, notamment, que notre économie souffre le moins possible des tremblements qui potrient arriver liés aux changements climatiques », a déclaré le maire Bruno Marchand.
“CHOIX DIFFICILES”
Photo d’archives, Stevens LeBlanc
Tout en assurant qu’aucun grand projet ne sera coupé, l’administration Marchand admet avoir dû faire “des choix difficiles” pour équilibrer son budget dans un contexte de turbulences économiques.
“Par rapport à 2019, on diminue le nombre de stations chaleureuses. On diminue le nombre de lieux éphémères. On diminue le nombre de lieux festifs”, a laissez tomber le maire Bruno Marchand en évoquant équaléme la baisse du nombre de fleurs décoratives et de frais de représentation.
La hausse des tarifs du stationement et celle déjà annoncée des taux de taxe de bienvenue pour les immeubles de plus de 500 000 $ font également partie des sacrifices consentis.
“On n’est pas heureux de faire ces choix-là”, a convenu le maire de Québec.
DÉCEPTION SUR L’ITINÉRANCE
Photo d’archives, Didier Debusschere
La Ville de Québec versera 50 000 $ de plus aux organismes oeuvrant dans le domaine de l’itinérance en 2023, une somme « ridiculement basse » pour l’attention que ce dossier a reçue depuis l’an dernier, dénonce le chef de l’opposition Claude Villeneuve. “Tout ça pour ça”, at-il pesté.
Bruno Marchand considère qu’il veut être un leader dans la matière, mais il dit être en “attente” du gouvernement du Québec et qu’il est “impossible” d’intervenir. Il rencontrera le ministre des Services sociaux Lionel Carmant sous peu.
GUERRE DE CHIFFRES SUR LE LOGEMENT SOCIAL
Photo Stevens LeBlanc
Jackie Smith
L’enjeu du logement social a été donné lieu, lundi, à une bataille de chiffres.
“Les fonds qui étaient en prévévés pour l’acquisition de terrains destinés au logement social ont diminué de façon assez importante.
L’année passée, il était prévu (d’investir) 16 millions de dollars sur cinq ans. Cette année, on prévoyait 12,6 millions $ sur 10 ans”, a regretté Jackie Smith, chef de Transition Québec.
Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, a affirmé « qu’on prévoit seulement 150 000 $ pour le logement social […] Ça nous amène un peu à nous questionner sur l’ordre des priorités’.
Du côté de l’administration municipale, on a plutôt insisté sur les 50,4 M$ qui seront consacrés au…