Il sort de son silence pour mieux attaquer ceux qui lui ont fait renoncer à sa candidature aux législatives. Taha Bouhafs, journaliste et militant franco-algérien, a publié mardi sur son compte Twitter une “lettre aux révolutionnaires”, dans laquelle il estime que “l’heure de la clarification et de la vérité” a sonné, maintenant que les élections législatives sont passées. . Il reproche à La France Insoumise de ne pas avoir accepté de le confronter à la femme qui l’accuse de violences et de lui avoir demandé de mentir sur les raisons du retrait de sa candidature. Une histoire que la députée LFI Clémentine Autain – directement impliquée dans la mission – a ripostée en fin de journée sur Twitter, accusant son adversaire de “déformer la réalité de (leur) échange”, allant même jusqu’à dire “des choses vraiment fausses”. Une autre étape dans une controverse en plusieurs étapes. Car la participation de Taha Bouhafs aux élections législatives à Vénissieux sous la bannière de la LFI avait été rapidement critiquée, notamment par les communistes. En l’occurrence, la condamnation du journaliste en 2021 pour injure publique en raison de son origine, pour qualifications de la syndicaliste policière Linda Kebbab du “service arabe”. Début mai, il a jeté l’éponge, dénonçant une “tempête d’attentats sans précédent”. Le 11 mai, suite aux révélations de Mediapart et BFMTV, un communiqué de La France Insoumise confirme que le comité de surveillance du parti contre les violences de genre et sexuelles a saisi “un témoignage concernant des faits présumés de violences sexuelles” qui lui sont reprochés.
“Du mauvais côté d’un système de domination”
Taha Bouhafs revient sur cette chronologie et s’en prend directement à la députée LFI Clémentine Autain, qui lui dirait : “tu peux payer pour les autres aussi, mais c’est comme ça, c’est du parti pris politique”. Selon lui, le député lui aurait demandé “de faire un communiqué pour dire qu’il retire sa candidature en raison des attaques racistes qu’il a subies depuis son annonce”. Lire aussi Législatives 2022 : “On n’avait pas la volonté politique de protéger” Taha Bouhafs, dit Clémentine Autain À VOIR AUSSI – Législatives : Taha Bouhafs retire sa candidature, annonce Alexis Corbière Se disant « très affaibli physiquement et moralement » lorsqu’il a appris ces accusations relayées par Clémentine Otten, Taha Bouhafs confirme qu’il n’était « déjà plus en état de mener la moindre confrontation » et a donc accepté malgré lui de mentir. sur les raisons qui le poussent à prendre sa retraite. De plus, il n’est pas d’accord avec le communiqué publié par LFI, car ce dernier précise qu’il “a été confronté aux accusations dont il faisait l’objet”, ce qui selon lui n’est pas le cas. Enfin, se jugeant victime, Taha Bouhafs se dit “bien placé pour connaître la violence d’un procès quand on est du mauvais côté d’un système de pouvoir”. Le journaliste demande désormais “un procès équitable et juste où le principe fondamental du contradictoire sera respecté”, pour “savoir exactement de quoi ils nous accusent”. Il précise, enfin, qu’en tant que “jeune, arabe, issu des quartiers populaires, sans diplômes”, il n’aurait “ni le capital social ni le capital financier pour faire face à l’instrumentalisation à grande échelle de cette affaire”. À VOIR AUSSI – Législatives : Taha Bouhafs est le “garant des quartiers populaires” de la France Insoumise