Il a beau avoir perdu la confiance d’une grande partie de son groupe parlementaire, racheté en moins de vingt-quatre heures la démission de près de cinquante ministres, sous-secrétaires et assistants parlementaires – un record absolu pour un dirigeant britannique -, Boris Johnson a obstinément refusé . de quitter Downing Street dans la matinée du jeudi 7 juillet, laissant des proches dire qu’il est “combatif” et résistera aux appels à sa démission “jusqu’au bout”. Quitte à plonger le Parti conservateur dans une crise profonde et à laisser le Royaume-Uni avec un gouvernement exsangue, entouré de rebelles et incapable d’agir. “Jusqu’à présent, j’ai résisté aux comparaisons entre Boris Johnson et Donald Trump, encore plus ce soir”, a tweeté la légende du journalisme politique britannique Andrew Neil mercredi après-midi 6 juillet, résumant le sentiment d’incrédulité des médias nationaux auquel était confronté un Premier ministre. refusant de se plier aux mœurs de la démocratie britannique, même si une délégation de loyalistes – dont Priti Patel, le ministre de l’Intérieur – lui a accordé une sortie honorable dans l’après-midi, lui disant que son heure était venue. Mardi 5 juillet, les démissions quasi simultanées du chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak et du secrétaire à la Santé Sajid Javid semblaient pourtant sceller le sort de Boris Johnson. Ces deux poids lourds du gouvernement ont jugé que la coupe était pleine après le ‘Partygate’ – les célébrations de Downing Street en confinement total – avec la révélation d’un énième scandale : la démission le 30 juin du député conservateur Chris Pincher après avoir fait des avances non sollicitées à deux collègues masculins. Boris Johnson, qui avait promu Chris Pincher en février – ce dernier était à l’origine du vote du groupe conservateur – a d’abord fait savoir qu’il ignorait ces problèmes de comportement, avant d’avouer qu’il était dans le flot, faisant preuve une nouvelle fois de mauvaise foi. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Royaume-Uni : la pression monte sur Boris Johnson, après une série de démissions au sein de son cabinet
“J’ai un plan”
Le Parlement de Westminster a connu de nombreuses journées folles depuis l’arrivée à Downing Street à l’été 2019 de ce chef connu pour son mépris des conventions et son rapport trouble à la vérité. Mais ce mercredi a surpassé tous les autres en intensité dramatique, en moments chaotiques, surprenants ou simplement pathétiques. Programmée à la mi-journée, comme chaque mercredi, la séance de questions au Premier ministre a montré toute l’ampleur de la désapprobation de Boris Johnson, les élus de son propre camp ne retenant plus leurs coups. “Alors il n’y a rien qui vous ferait démissionner ?” L’élu conservateur Tim Loughton lui demande, incrédule. Il vous reste 69,06% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.