Cinq ministres des affaires étrangères ont annoncé dans une lettre conjointe qu’ils quittaient ensemble mercredi le gouvernement de Boris Johnson. “Nous devons demander, pour le bien du parti et du pays, que vous démissionniez”, ont écrit les ministres des Affaires étrangères Kemi Badenoch, Neil O’Brien, Alex Burghardt, Lee Rowley et Julia Lopez au Premier ministre britannique. Plusieurs hauts ministres, dont des loyalistes, l’ont également appelé à démissionner alors que la situation est devenue intenable, selon les médias britanniques. Parmi les noms évoqués, le ministre de l’Intérieur Priti Patel ou encore Nahim Zahawi, moins de 24 heures après sa nomination au poste de ministre des Finances. Boris Johnson a rejeté ces appels à sa démission mercredi. “Nous allons continuer avec le gouvernement de ce pays”, a déclaré dans l’après-midi le Premier ministre aux chefs des commissions parlementaires. Le dirigeant a affirmé que le “mandat colossal” que lui avaient confié les électeurs en 2019 lui donnait le devoir de “continuer”. Déjà largement affaibli par le scandale du parti Downing Street pendant la pandémie, Boris Johnson a survécu à un vote de défiance de son propre camp il y a quelques semaines. Le secrétaire à la Santé Sajid Javid et le ministre des Finances Rishi Sunak ont été les premiers à partir mardi après-midi, annonçant leurs démissions à quelques minutes d’intervalle, lassés des scandales à répétition qui secouent le gouvernement depuis des mois. Les Britanniques ont le droit d’attendre “l’intégrité de leur gouvernement”, a précisé Sajid Javid.
Royaume-Uni : “Partygate”, scandales sexuels… Ces affaires à répétition qui secouent le gouvernement de Boris Johnson Le Premier ministre venait de présenter ses excuses après un énième scandale, reconnaissant avoir fait une “erreur” en nommant Chris Pincher dans son gouvernement en février, responsable de la discipline parlementaire des députés conservateurs. Ce dernier a démissionné la semaine dernière après avoir été accusé d’attouchements sur deux hommes. Après avoir affirmé le contraire, Downing Street a reconnu que le Premier ministre avait été informé dès 2019 d’anciennes allégations contre Chris Pincher mais les avait “oubliées” en le nommant. Il y a eu plusieurs affaires à caractère sexuel au Parlement : un député soupçonné de viol a été arrêté puis libéré sous caution à la mi-mai, un autre a démissionné en avril parce qu’il avait vu des vidéos pornographiques au Parlement sur son téléphone portable, et un ancien député a été condamné en mai à 18 mois de prison pour avoir agressé sexuellement un garçon de 15 ans.