Il est midi et demi ce jeudi 7 juillet et le podium vient d’être installé devant le 10 Downing Street.Boris Johnson marche d’un bon pas, avec sa démarche si caractéristique – le cou rentré dans les épaules, un regard de dédain. Cela fait déjà près de trois heures que la chute du Premier ministre britannique a été annoncée par les médias nationaux, tous attendant sa confirmation. En cinq minutes montre au poing, le chef s’exécute, qui aura résisté jusqu’au bout malgré des dizaines de départs au sein de son gouvernement. “Il est maintenant clair que le groupe parlementaire conservateur veut un nouveau chef. (…) Je resterai en poste jusqu’à ce qu’un nouveau chef soit nommé. »
Le ton est combatif mais amer, plein de colère refoulée contre sa propre famille politique. Johnson, 58 ans, dont exactement 1,77 jours passés à Downing Street, veut dire “merci” aux “millions de personnes qui ont voté pour nous en 2019”. [lors des élections générales] et pour le “mandat incroyable” qui lui a été confié. Il ajoute – sur une note personnelle rare – à quel point il est “triste” de devoir quitter “le meilleur travail du monde” et dénonce le comportement “farfelu” des élus conservateurs qui l’ont poussé à partir, succombant à un “instinct grégaire”. ”.
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Devant lui se trouvent les caméras de télévision, les responsables de Downing Street venus le soutenir, ainsi qu’une trentaine de députés conservateurs – le dernier carré des fidèles – et Carrie Johnson, sa jeune épouse, avec leur petite fille Romy, tout juste Un an. , dans un porte-bébé. Les applaudissements sont brefs, l’émotion contenue. La scène n’a rien à voir avec le départ de Theresa May trois ans plus tôt : l’animatrice (2016-2019) avait versé des larmes en lui disant au revoir. Elle aussi a été repoussée par ses élus conservateurs, dont un certain… Boris Johnson.
“Laissez-le partir dès que possible”
C’est en tout cas le soulagement qui l’a emporté, jeudi, dans les rangs du Parti conservateur et chez les chroniqueurs politiques. Après des semaines et des mois de scandale, la chute de Boris Johnson a été chaotique et sans tambour ni trompette, mais une crise institutionnelle semble avoir été évitée, le dirigeant s’étant finalement résigné à son sort et admettant avoir perdu la confiance de son parti. Mais de nombreuses inquiétudes subsistent, certains craignant que M. Johnson ne s’accroche trop longtemps en tant que Premier ministre par intérim et l’appelle à partir – effectivement – dès que possible. Il vous reste 70,13% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.