Montage photo AFP Caroline Cayeux, porte-parole du ministre des Collectivités territoriales, a préféré démissionner le 28 novembre sur une déclaration de patrimoine jugée sous-estimée par la HATVP. POLITIQUE – Magnifique immeuble Haussmannien d’environ 500 m2, au numéro 1 Place de l’Alma, à deux pas de la Tour Eiffel. Ce petit bijou immobilier fait l’objet d’un litige entre Caroline Cayeux et la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), révèle ce mardi 29 novembre le quotidien Courrier Picard. Cette querelle a poussé la déléguée ministérielle aux collectivités territoriales à démissionner lundi matin : Caroline Cayeux a démissionné suite à une déclaration de patrimoine jugée “sous-estimée” par la HATVP. Le président Emmanuel Macron a mis fin, “à sa demande”, aux fonctions du ministre, avait-il annoncé lundi à l’Elysée. Son portefeuille a été repris par son collègue responsable de la Ruralité, Dominique Faure. Mardi 29 novembre, on apprenait que l’Autorité suprême pour la transparence de la vie publique (HATVP) allait saisir la justice sur cette affaire, soupçonnant “fausse cotisation” et “évasion fiscale” de la part du désormais ancien ministre.

“Nous ne sommes pas responsables de ce dont nous héritons”

“Après avoir déclaré mon patrimoine, l’Autorité suprême pour la transparence de la vie publique m’a dit qu’elle le considérait comme sous-évalué”, a déclaré la ministre démissionnaire dans un communiqué partagé sur Twitter quelques heures après son départ le lundi 28 novembre. Elle ajoute qu’”il lui a semblé préférable de démissionner pour ne pas entraver l’action du gouvernement”, sans jamais préciser les atouts dénoncés par le chien de garde. — Caroline Cayeux (@carolinecayeux)
Voir le tweet Selon Courrier Picard, Caroline Cayeux, riche héritière de la dynastie Panhard, constructeur automobile et fille du docteur Pierre Fournier, directeur d’un laboratoire pharmaceutique, a dévalorisé l’immeuble haussmannien à Paris et le terrain de chasse en Sologne. . L’information a été confirmée au Monde par le cabinet de l’ancien ministre. “Nous ne sommes pas responsables de ce dont nous héritons”, s’est défendu un partenaire dans les colonnes du quotidien du soir. Or, selon le journal régional, l’immeuble parisien, situé dans un quartier “où le prix du mètre carré flirte avec les 20 000 €”, “est la propriété de Caroline Cayeux (jusqu’à 99%) et de sa sœur depuis plusieurs générations”.

Relevé de patrimoine confidentiel

La Haute Autorité ne publiera pas la déclaration de patrimoine de Caroline Cayeux car “conformément à la loi, les déclarations d’un membre du gouvernement qui a quitté ses fonctions ne peuvent plus être rendues publiques”, précise l’instance. L’ancien ministre doit cependant déposer dans un délai de deux mois une déclaration révisée d’intérêts et de patrimoine, qui sera publiée. L’ancienne maire de Beauvais (Oise) avait déjà suscité la polémique en juillet lorsqu’elle avait tenté de justifier ses propos de 2013 sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe. Il y a neuf ans, il a qualifié ces évolutions de “réforme du caprice et du design en rupture avec la nature”. En juillet dernier, peu après son arrivée au gouvernement, Caroline Cayeux commentait : « Evidemment je maintiens mes propos. Mais j’ai toujours dit que si la loi était votée, je l’appliquerais.” « Je dois vous dire la même chose, j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens. Honnêtement, c’est un mauvais test qu’ils me font passer et ça m’a beaucoup bouleversée”, a-t-elle ajouté, en réfléchissant à ses premières déclarations. Face au tollé suscité par l’expression “ces gens-là”, par rapport aux couples homosexuels, Caroline Cayeux a par la suite fait part de son “regret” pour les précédents propos “stupides et maladroits”. Voir aussi sur Le HuffPost : Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.