“Jusqu’à 14h29. et 30-40 secondes », a déclaré Aurore Bergé, présidente du Groupe Renaissance.
“La Renaissance vote pour le RN”
Comme un chien qui joue aux quilles, l’équipe écologiste l’a renversé à la dernière minute en soumettant les candidatures aux vice-présidences de deux des siens. Leur objectif était clair : bloquer le RN en provoquant le vote et prouver que “la Renaissance vote pour le RN plutôt que pour les écolos”. “C’était inconcevable de soutenir cette institution qui continue de diaboliser le RN”, a déclaré à la presse le patron des Verts Julien Bayou. Cette manœuvre a été décidée tard dans la nuit de mardi à mercredi par les écologistes, qui ont informé mercredi matin LFI et Nupes de leurs intentions. Avant de déposer les candidatures de Benjamin Lucas et Sandrine Rousseau dans les derniers instants de l’après-midi. “Sinon, la coalition présidentielle, LR et RN auraient pu comprendre notre stratégie”, explique un écologiste, reconnaissant que son équipe “serrait un peu la main” des alliés du Nupes. Résultat, vers 17h30, après deux heures de séance, Valérie Rabault (PS), Caroline Fiat (LFI), Odlodie Jacquier-Laforge (MoDem), Naïma Moutchou (Horizons), Sébastien Chenu (RN) et Hélène Laporte (RN )) ont été élus vice-présidents de l’Assemblée nationale. Les candidats écologistes ont été écartés, n’obtenant qu’une trentaine de voix, soit un peu plus que leur équipe.
“C’est des conneries”
“La LREM se dévoile et prend des mesures non seulement de la diabolisation du RN, mais aussi de son institutionnalisation”, a déclaré Julien Bayou après le vote. Réponse quelques minutes plus tard par Aurore Bergé, évacuant les accusations en accord avec LR et RN : “C’est important que toutes les sensibilités que les Français veulent soient représentées. “Les accusations sont absurdes”, a ajouté un député de la Renaissance. Côté LR, c’est l’ancienne vice-présidente de l’Assemblée Annie Genevard, candidate à sa réélection, qui a fait les frais de sa stratégie d’équipe. Les LR ont favorisé la candidature d’Éric Ciotti au poste de questeur. “Selon l’accord proposé et entériné ce matin sur les vice-présidences, la majorité présidentielle n’est que contre le Nupes et le RN. L’arithmétique a un bon dos. La question politique actuelle devait primer. “Je suis désolée pour l’absence de LR”, a-t-elle écrit avec agacement sur Twitter. Éric Ciotti a été réélu à la mission, aux côtés de Marie Guévenoux et Éric Woerth, tous deux partisans d’Emmanuel Macron.