POLITIQUE – Une épée dans l’eau ? L’alliance des partis de gauche à l’Assemblée nationale va déposer une motion de censure contre le gouvernement d’Elizabeth Bourne. L’objectif : “Illuminez-les tous”, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon, mardi, lors d’une conférence de presse. Insoumi, avec toutes les sensibilités qui composent la NUPES, présentent leur initiative comme une “motion de défiance” au Premier ministre, qui n’a pas prévu de demander la confiance des députés ce mercredi 6 juillet à Bourbon. Palais. Avec quel effet ? Pour réussir et renverser le gouvernement, les signataires du texte doivent désormais réunir la majorité absolue dans l’hémisphère. Un pari plus que difficile face au refus de la droite et du Rassemblement national d’entrer dans le jeu. Mais l’important est sans doute ailleurs pour l’Union populaire nouvelle. Cela mettra chacun face à ses responsabilités.” Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée Les premiers acteurs font également peu de cas des faibles chances de voir leur déménagement réussir. « Probablement oui, il ne sera pas adopté », a reconnu ce mercredi Mathilde Pano, la chef de file des députés rebelles, sur BFMTV. Ça va, c’est “une question de principe”, explique-t-elle, face à un chef de gouvernement qui “se couvre les yeux”. Pour l’élue du Val-de-Marne, il est “important de mettre en lumière des actions” pour montrer que “la démocratie n’est pas fortuite dans notre pays”, à l’heure où Élisabeth Borne ne risque pas de demander un vote de confiance à Parlement. Une première depuis 1993. Mais au-delà de cet aspect symbolique, la gauche espère une sorte de grande opération de clarification.

Récupérer la palme de l’opposition

Plusieurs dirigeants du NUPES expliquent que la motion de destitution obligera tous les partis, et les députés, à s’engager dans la politique promise par le gouvernement. “Cela va mettre chacun face à ses responsabilités”, a plaidé Mathilde Panot sur BFMTV, en accord avec Adrien Quatennens par exemple. “Le Parlement doit pouvoir voter, aussi parce que ce vote positionne les députés. Quand il y a un vote de confiance, tu vote contre, tu es dans l’opposition, quand tu vote pour, tu es dans la majorité”, expliquait dans le même temps le coordinateur de La France indisciplinée à France 2. « Que chacun prenne ses responsabilités. Comprendre : Que tous les élus sont tenus de trancher entre soutenir l’action de la majorité présidentielle ou la dénoncer. Une façon de reprendre la palme de la première opposition à Emmanuel Macron, alors que le Rassemblement national et Les Républicains ont déjà dénoncé l’initiative NUPES. Soucieux de conserver une image d’opposition « constructive », ils ne voteront pas la censure. Une démarche “enfantine” et “complètement inutile” selon les mots d’Olivier Marleix, le chef de file LR au Palais Bourbon, quand Sébastien Chenu, le représentant du RN, estime qu’il n’est pas là pour “tout casser, bloquer la toujours “. De quoi permettre à certains de crier à “l’alliance tacite” entre l’extrême droite et Macron, comme l’avait fait l’Insoumi lors du partage des sièges à l’Assemblée. Jean-Luc Mélenchon accuse ces élus de “mentir” à leurs électeurs pendant la campagne législative. “Nous voterons pour la censure. Et vous ?”, a-t-il plaidé lors de sa conférence de presse mardi après-midi, feignant de s’adresser aux députés nationaux des Républicains et du Rassemblement. « Pourquoi n’avez-vous pas dit lors de l’élection que vous pouviez accueillir M. Macron ? Pourquoi ne l’as-tu pas dit ? Car c’est ce que vous ferez », a-t-il poursuivi, sans toutefois clairement les obliger à voter avec ses troupes. Il est en effet difficile d’imaginer que les rebelles comptent sur le soutien de l’extrême droite pour renverser le gouvernement. “Je n’appelle personne à voter”, a insisté Mathilde Pano lors de la présentation de la motion NUPES. Comme si le résultat convenait enfin à tout le monde. À voir aussi sur Le HuffPost : Départs, retours et nouveaux visages… Découvrez le nouveau gouvernement Borne