“Nous allons commencer par le début du découplage”, a déclaré Elizabeth Bourne aux députés le 6 juillet. A l’occasion de sa déclaration de politique générale, la Première ministre a finalement accepté une demande de longue date des associations de défense des droits des personnes handicapées. Un revirement spectaculaire. Au cours des cinq années précédentes, à la demande du gouvernement, la majorité avait rejeté plusieurs propositions législatives connexes émanant de l’opposition, au grand dam des syndicats. LREM juge cette mesure injuste car elle profite indistinctement aux pauvres comme aux riches. L’opposition a critiqué une vision purement fiscale de cette aide versée à plus de 1,2 million de bénéficiaires, dont 270.000 couples, soit une dépense annuelle d’environ 11 milliards d’euros sur les finances de l’Etat.

904 euros maximum

L’AAH, créée en 1975, est destinée à compenser l’incapacité de travail d’une personne handicapée. D’un montant maximum de 904 euros par mois, elle est versée sur la base de critères médico-sociaux, tenant compte notamment des revenus du conjoint pour son calcul. Une injustice que les clubs ont dénoncée. En 2021, 22 organismes et associations, dont l’APF France Handicap, ont appelé Emmanuel Macron pour “une réforme historique”, “pour considérer cette allocation avant tout comme un revenu vital individuel” et calculer cette aide individuellement. Emmanuel Macron avait promis lors de la campagne présidentielle d’avril dernier de “bouger” sur l’individualisation de l’allocation aux adultes handicapés.