• Lire aussi : Moscou annonce un nouveau “rideau de fer” • Lire aussi : Montréal accueillera le Centre de recherche sur le climat de l’OTAN • Lire aussi : Trinto participera au sommet du G20 en Indonésie même si Poutine s’y rend S’adressant à la presse à l’issue du sommet de l’Alliance atlantique à Madrid, il a appelé les deux pays nordiques à “participer” à la lutte contre le terrorisme sous peine d’enterrer le mémorandum signé mardi soir. Depuis la mi-mai, Ankara bloque le processus d’élargissement aux deux pays, les accusant de protéger les combattants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et des Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle qualifie de mouvements terroristes. Mais mardi après-midi, les gouvernements turc, suédois et finlandais ont signé un protocole d’accord qui ouvre l’accès des deux nations scandinaves à l’Alliance atlantique. Jeudi, le président turc s’est exprimé pour la première fois depuis la signature surprise. Et il a posé ses conditions. “S’ils remplissent leur devoir, nous soumettrons [le mémorandum] au Parlement “pour approbation. “S’ils ne le font pas, il est impossible de l’envoyer au parlement”, a-t-il prévenu. Un haut diplomate turc à Washington a assuré que le processus d’adoption pourrait avoir lieu plus tôt fin septembre et pourrait attendre jusqu’en 2023, le Parlement prenant une pause à partir de vendredi. M. Erdogan a évoqué une « promesse faite par la Suède » concernant l’extradition de « 73 terroristes ». “Ils les renverront”, ont-ils promis. C’est dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse”, a-t-il ajouté sans plus de détails. “Chantage” Stockholm a réagi jeudi soir, rappelant que ses décisions d’extradition relèvent d’une justice “indépendante”. “En Suède, la loi suédoise est appliquée par des tribunaux indépendants”, a déclaré le ministre de la Justice Morgan Johansson dans un communiqué écrit transmis à l’AFP. “Les non-Suédois peuvent être extradés à la demande d’autres pays, mais seulement si cela est compatible avec la loi suédoise et la Convention européenne d’extradition”, a-t-il insisté. Recep Tayyip Erdogan n’a pas donné de précisions jeudi sur les 73 personnes visées, mais Ankara réclame depuis de nombreuses années l’extradition des militants kurdes ou des membres du mouvement Gulen en exil en Suède. Le dirigeant turc a également appelé la Finlande et la Suède à “compléter leurs lois” concernant la présence sur leur territoire de membres du PKK et des YPG opérant à la frontière turque dans le nord de l’Irak et de la Syrie. “Ce qui compte, c’est que les promesses faites à la Turquie soient tenues”, a-t-il insisté. Au centre de toutes les attentions à l’ouverture du sommet de Madrid, lorsqu’il a menacé d’opposer son veto à l’adhésion des deux pays, le président turc est ainsi revenu au bout. Dans les couloirs du sommet, une source diplomatique européenne n’a pas hésité à parler de “chantage” au chef de l’Etat turc, qui, jeudi, a investi la scène de la plus grande conférence de presse du sommet, succédant au chef de la Maison Blanche Joe Biden. . “LA LOI INTERNATIONALE” Selon un mémorandum signé mardi, la Turquie lève son veto sur l’adhésion des deux pays nordiques à l’OTAN en échange d’une coopération sur les membres des mouvements kurdes concernés. Le lendemain, Ankara avait déjà réclamé sa dette, réclamant l’extradition de 33 “terroristes” de Suède et de Finlande. Ils sont tous membres du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, ou du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gulen, que M. Erdogan accuse d’avoir incité à la tentative de coup d’État de juillet 2016. La demande a été reçue froidement à Helsinki et à Stockholm. “Tous ces cas ont déjà été résolus en Finlande”, a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö. Le ministère finlandais de la Justice a pour sa part précisé qu’”il n’a reçu aucune nouvelle demande d’extradition de la Turquie ces derniers jours”. De son côté, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a promis mercredi « de travailler plus étroitement avec la Turquie sur les listes de [combattants] du PKK ». “Mais bien sûr nous continuerons à respecter la loi suédoise et le droit international”, a-t-il ajouté dans un message posté sur Instagram.