Publié à 15h39 Mis à jour à 17h32.
Christopher ReynoldsLa Presse Canadienne
Air Canada s’est classée première pour les retards samedi et dimanche. Les deux tiers de ses vols, soit 717 au total, ont décollé en retard, selon le service de suivi FlightAware. Avec un taux de retard de 67% dimanche, il détenait plus de 14 points de pourcentage d’avance sur les trois transporteurs à égalité pour la deuxième place. Jazz Aviation – une société basée à Halifax qui fournit des services régionaux pour Air Canada – et la compagnie aérienne à bas prix Air Canada Rouge ont toutes deux vu 53% de leurs vols retardés, se classant deuxième dimanche avec la compagnie aérienne régionale Greek Olympic Air. Le transporteur WestJet et sa filiale à bas prix Swoop se sont classés troisième et quatrième pour les retards samedi, avec 55% de leurs vols retardés. Du côté des installations, l’aéroport Pearson de Toronto s’est classé deuxième dimanche, avec 53 % de retards au départ. Seul l’aéroport chinois de Guangzhou s’en est sorti moins bien. Pearson a eu plus de retards que l’aéroport Charles de Gaulle à Paris et l’aéroport de Francfort en Allemagne. L’aéroport international Montréal-Trudeau s’est classé sixième dimanche avec 43% de départs retardés, à égalité avec l’aéroport Heathrow de Londres, selon les données de FlightAware. Air Canada a annoncé la semaine dernière qu’elle réduirait de plus de 15% son horaire d’été, soit près de 10 000 vols en juillet et août, alors que le réseau aérien du pays se rétrécit en raison de la croissance écrasante des voyages.
Plein d’aéroports
Entre les vacances au Canada et aux États-Unis, le week-end a vu des scènes de longues files d’attente et de labyrinthes de bagages inonder les médias sociaux alors que les aéroports du monde entier faisaient face au début de la haute saison des voyages après deux ans de demande modérée. Le flux de passagers dans les aéroports du Canada est déjà au niveau de 2019 pendant les heures de pointe, bien qu’il approche de 80 % du volume total avant la pandémie, selon les experts. “Il sera avec nous tout l’été”, a prévenu Helane Becker, analyste des compagnies aériennes à la société d’investissement Cowen. « Presque toutes les compagnies aériennes ont encouragé leur personnel à prendre une retraite anticipée ou à partir. Et ceux qui ont pris une retraite anticipée ne voudront peut-être pas retourner au travail », a-t-il observé. “C’est dur de se reconstruire après ce creux. » Certains pilotes n’ont pas encore renouvelé leur licence, tandis que le personnel au sol et les postes de manutention des bagages restent vacants – ou sont rapidement libérés – en raison des bas salaires et des conditions de travail stressantes, selon les syndicats. Selon le ministère fédéral des Transports, les agences gouvernementales ont commencé à embaucher pour la sécurité et les douanes des aéroports, avec plus de 900 nouveaux agents de contrôle de sécurité depuis avril – bien que tous ne soient pas autorisés à utiliser les scanners. Air Canada a embauché plus de 2 000 employés en aéroports et plus de 750 dans les centres de service à la clientèle cette année, pour un effectif qui dépasse les 32 000 employés, soit 93 % des niveaux de 2019. «Les compagnies aériennes ont également utilisé la pandémie pour éliminer certains types d’avions de leurs flottes et pour immobiliser et retirer leurs anciens avions. Il est difficile de ramener ces avions après les avoir garés sans faire beaucoup d’entretien », a ajouté Mme Becker. “Alors que la demande continue de croître, nous examinons essentiellement l’incapacité des compagnies aériennes à y répondre facilement. Et je pense que cela se produit partout dans le monde. » Dans une note de service obtenue par La Presse canadienne, le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, a prévenu mercredi soir son personnel que « cette fin de semaine de la fête du Canada sera difficile ». Il est peu probable que la rationalisation des liaisons permette à la compagnie aérienne “de voir tous les avantages d’ici la fin juillet”, a-t-il ajouté. Dans un e-mail aux passagers ce soir-là, M. Rousseau s’est excusé pour les annulations et les “erreurs de service client”, mais a également déclaré que la réduction des vols résultait de tensions dans le “système aéronautique mondial”, qu’il a décrites comme “sans précédent et imprévisibles”. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Michael Rousseau, PDG d’Air Canada
Une tendance depuis la nuit des temps
La présence du Canada en tête des listes de retards statistiques suit une tendance qui se poursuit depuis six mois. En janvier, les deux plus grandes compagnies aériennes du Canada ou leurs sociétés affiliées représentaient cinq des sept principales compagnies aériennes pour le taux de retard de vol, selon FlightAware. Swoop de WestJet se classe 2e avec 50 % et Air Canada est 7e avec 43 %. Les filiales régionales WestJet Encore, Air Canada Rouge et Jazz Aviation se situent entre les deux. La foule croissante aux arrivées internationales a incité le chef des pompiers de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto à émettre une directive avertissant d’un “danger” potentiel causé par des sorties bloquées et des “préoccupations pour la sécurité des personnes”. “La congestion des passagers au niveau du transport d’arrivée des terminaux 1 et 3 continue de dépasser parfois les niveaux acceptables, ce qui est en partie dû au fait que certains transporteurs ne suivent pas le processus de réservation standard pour maintenir la sécurité dans les terminaux. a prévenu Todd Aitken dans une ordonnance datée du 23 juin et obtenue par La Presse Canadienne.