Les députés de la nouvelle Assemblée nationale ont procédé à l’élection du bureau du Palais-Bourbon, mercredi 29 juin, au lendemain de l’arrivée de la députée des Yvelines Yaël Braun-Pivet à la présidence de la fondation. Six vice-présidents, trois doyens et douze secrétaires devaient être pourvus pour permettre aux députés d’entamer leur travail législatif – l’élection des bureaux des huit commissions permanentes jeudi en sera la dernière étape. Lire aussi : L’article est pour nos abonnés Bataille pour les postes clés à l’Assemblée nationale : les dilemmes du RN et LR
Suite à une polémique en 2017 sur l’attribution d’un poste de quête à l’opposition, la majorité avait revu le règlement, établissant un système de points en fonction du poste à pourvoir. Essayées pour la première fois, les nouvelles règles n’ont pas abouti à un accord. Malgré les trois heures de réunion de la Conférence des présidents dans la matinée, la situation a atteint en début d’après-midi “la désorganisation la plus complète alors qu’ils ont pu tranquillement parvenir à un partage équilibré”, a déploré Bertrand Puncher, coprésident du groupe des indépendants. Liberté et Indépendants. Tous les sièges devaient être votés en public, à 15 heures, le nombre de candidats était supérieur au nombre de sièges disponibles. Les députés Sandrine Rousseau et Benjamin Lucas ont, en effet, ajouté leur candidature à la vice-présidence in extremis, “pour bloquer l’extrême droite”, ont-ils justifié. Les deux candidats n’ont finalement recueilli qu’une trentaine de voix.

Eric Ciotti est réélu au commissariat, Eric Woerth fait son entrée

Ainsi, six vice-présidents ont été élus et auront pour mission de désigner le président qui présidera les séances : Valérie Rabault (Parti socialiste), Caroline Fiat (La France insoumise), Elodie Jacquier-Laforge (démocrate), Naïma Moutchou (Horizons ), Sébast Chenu et Hélène Laporte (Rassemblement national). L’élu socialiste occupera le poste de premier vice-président. “Tabou”, “déni de démocratie”, “trucages inutiles”: les députés de la Nouvelle Union populaire et sociale ont dénoncé, après les résultats, un accord qui, selon eux, aurait pour but de marginaliser la gauche. Lire aussi : Explorer le profil des 89 députés de la Coalition nationale : métiers, précédents mandats et trajectoires idéologiques
Élus à la vice-présidence avec 290 voix pour M. Chenu et 284 voix pour Mme Laporte, les candidats RN ont mathématiquement bénéficié de la majorité présidentielle et du vote de droite puisque le groupe RN ne compte que 89 députés. Benjamin Lucas a ainsi provoqué “une triste journée pour la Démocratie et ses valeurs” au micro du Parlement de La Chaîne. Marie Guévenoux et Eric Woerth (Renaissance), ainsi qu’Eric Ciotti (Les Républicains) sont alors élus doyens, responsables des finances de la Convention. Ce dernier retrouve le poste réservé à l’opposition, au grand dam de la députée Annie Genevard, qui souhaitait que les Républicains profitent de la vice-présidence comme poste clé et puissent ainsi continuer à présider les débats comme c’était le cas au législature précédente. L’élue a exprimé son mécontentement via Twitter, jugeant que “l’arithmétique a bon dos” et que “la majorité est seule contre Noupes et PN”. Lire aussi Des mots pour comprendre le fonctionnement de l’Assemblée nationale : dissolution, motion de censure, commission paritaire
Face aux accusations de tractations entre Renaissance, LR et RN sur la répartition des sièges, Aurore Bergé, présidente du groupe majoritaire à l’Assemblée, a renvoyé la balle au camp des Nupes. “Ils ont voulu présenter deux candidats écologistes qui ne détenaient même pas les voix de tout leur groupe interpartis, ils n’ont même pas voté pour leurs propres candidats, c’est plutôt surprenant”, a-t-il réagi. En fin de journée, le bureau de l’Assemblée nationale s’est achevé avec l’élection des douze secrétaires du bureau. Sept députés de la majorité et trois députés du Nupes ont été élus, ainsi qu’un élu des Républicains et un élu des Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires. Lire aussi : L’article pour nos abonnés Yaël Braun-Pivet entre dans l’histoire en tant que première femme élue présidente de l’Assemblée nationale
Le monde avec l’AFP