Le vote s’annonçait massif, le résultat est sans appel. A la question : « Faites-vous confiance à Laurent Guimier pour diriger les informations de France Télévisions ? », les rédactions de France 2, France 3 (nationale) et franceinfo (TV et Web) ont répondu, jeudi 30 juin, non à 80 % (79,52 % exactement). Lancé il y a une semaine, le mouvement de contestation des éditeurs publics de l’audiovisuel s’avère sans laisser de traces pour leur leader. Lire aussi : Article pour nos abonnés L’audiovisuel public se met en grève pour défendre son avenir
Le début de cette motion de censure était fixé au 23 juin et une semaine marquée par deux assemblées générales. La première, lundi 19, a été convoquée au lendemain du déplacement d’Emanuel Macron à Kyiv. Alors que deux journalistes travaillant pour France Télévisions (mais ne faisant pas partie de la rédaction), Mohamed Bouhafsi de “C à vous” (France 5) et Guy Lagache, auteur du documentaire Président de l’ONU, Europe et la guerre, diffusé le 30 juin, sur France 2, était du voyage, les rédactions parisiennes avaient eu vent de l’information trop tard. Au point de se sentir floué, d’autant que TF1, BFM-TV ou encore Le Figaro et Le Monde ont fait partie du voyage. “C’était un nouvel échec”, témoigne un journaliste, pour qui la circulation de l’information entre le niveau administratif et la rédaction, avec un échec chronique, a révélé ses extrêmes limites dans ce cas. Il est également contesté que le service de renseignement de France Télévisions n’a pas été impliqué dans l’obtention de telles exclusivités.

Le CDD n’a pas été renouvelé

Venu expliquer à ses troupes (“Certains ne l’avaient jamais vu depuis deux ans au pouvoir”, assure un chef d’état-major), Laurent Guimier, interrogé sur le manque d’effectifs, avait assuré qu’il n’y avait rien à faire. . Le lendemain pourtant, les chefs de service ont été informés que cinq CDD ne seraient pas renouvelés cet été. Une nouvelle assemblée générale avait alors été convoquée, qui avait, à une écrasante majorité, adhéré au principe de la proposition, votée jeudi. L’annonce que le JT de l’été accueillerait une rediffusion des histoires intemporelles de l’année a intensifié le bouleversement. “Nous avons le sentiment que la seule boussole est de réduire la taille”, a déclaré un journaliste amer. En contact, l’ancien vice-président d’Europe 1 et ancien directeur de franceinfo n’a pas souhaité réagir pour le moment. Dès janvier, rappelait un membre de l’Association des journalistes de France 2, un projet de motion de censure contre Laurent Guimier avait germé lorsqu’il est apparu que le programme politique “Elysée 2022”, qu’il co-présentait avec Léa Salame, patinait . “Mais personne n’a voulu jouer avec le feu pendant la campagne électorale”, a-t-il dit, et l’idée a été rejetée. Vous avez 43,72% pour lire cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.